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Photographie: les tirailleurs sénégalais sortent de l'ombre avec Warren Saré

"Rendre les invisibles visibles" : depuis plus de 10 ans, Warren Saré, photographe burkinabè, mène une recherche à la fois photographique et sociologique sur les anciens combattants encore vivants des ex-colonies

françaises, appelés Les Tirailleurs sénégalais. Il parcourt les pays de l’Afrique francophone à la rencontre de ces hommes surpris de voir cet humain photographe déchirer le voile du silence. Ce travail intitulé "Les Invisibles" présente une série de portraits de ces hommes que l'on a oubliés et qui ont pourtant contribué à écrire l'Histoire avec un grand H. Warren Saré donne soudain un visage à ces hommes de l'ombre et nous permet d'entrer en dialogue avec eux. Leur humanité est la nôtre. On ne peut bâtir correctement l'avenir si l'on ignore le passé. C'est en cela que ces images témoignent d'un nécessaire travail de mémoire et contribuent à la reconnaissance du rôle des africains au cours de la 2ème guerre mondiale et des guerres d’Indochine et d’Algérie.

BT

Source: Dossier de presse

Comment l'idée du projet lui est venue? Voic la réponse de l'artiste qui séjourne actuellement à Lilles en France pour une exposition: "

"C'était en 1996 que l'idée m'est venue, en découvrant l'histoire de ma propre famille. A cette époque, après avoir été apprenti dans les studios photos, j'étais photographe de mariages et de cérémonies à Ouagadougou.  C'est aussi cette année-là que Lucien Rebuffel, pour m'encourager à devenir un photographe indépendant, m'a offert mon premier appareil professionnel.  J'allais à des expositions de photos ; je m'intéressais aux artistes photographes ou d'arts plastiques de tous les pays et j'étais à la recherche de ce que serait ma signature photographique, ou mon sujet personnel de reportage. Dans cette idée de trouver mon identité, je suis retourné au village pour interroger mon grand-père Amadou Saré, sur l'histoire de ma famille.  Très rapidement il m'a parlé de son propre père qui est mort pendant la première guerre mondiale quand il était enfant. Personne de la famille ne connaissait cette histoire, de sa mobilisation pour combattre dans l'armée française. Là je me suis dit qu'il faudrait absolument raconter l'histoire oubliée d'hommes comme mon arrière-grand-père. L'idée de faire des portraits avait germé mais je savais que cela me demanderait beaucoup de temps et de travail pour partir à la recherche des derniers survivants de la seconde guerre mondiale, et des combattants d'Algérie ou d'Indochine. Il m'aura fallu patienter longtemps, pour économiser l'argent pour financer ce vaste projet et tous les déplacements nécessaires pour rencontrer les anciens combattants dans les villes et villages lointains, au Burkina et d'autres pays d'Afrique francophone. C'est donc à partir de 2005 que j'ai enfin pu commencer à réaliser ce projet, imaginé neuf ans plus tôt dans mon village"

Bruno Tarpaga

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